Coordination gestuelle, du graphisme et de la visuo-construction
La complexité du titre troubles de la coordination gestuelle, du graphisme et de la visuo-construction est liée à la complexité des différentes fonctions englobées et intriquées pour réaliser des gestes.
Tout d’abord la motricité, au sens large du terme, commande le mouvement. Elle est soit globale (comme se lever), soit fine (bouger un doigt). Ensuite, le geste est un ensemble de mouvements coordonnés en fonction d’un but (saisir un bonbon). Les praxies consistent à planifier et programmer des gestes volontaires, spatialisés, orientés vers un but. Les praxies sont un apprentissage comme en témoigne l’utilisation des baguettes chinoises ! Les fonctions visuo-spatiales ou visuo-constructives permettent de percevoir et de construire dans l’espace soit en 2D (copie de figure), soit en 3D (construction avec des cubes).
Dans la réalité ces différentes fonctions agissent en interaction. Un joueur de tennis perçoit le trajet de la balle envoyée par son adversaire, prépare ses gestes coordonnés pour la recevoir, anticipe le lieu où il veut la renvoyer, et planifie ses gestes pour atteindre son but : envoyer la balle là où l’adversaire sera en difficulté !
Ce long préambule explique les dénominations successives des troubles concernant ces fonctions. Actuellement, l’ensemble des perturbations de la coordination motrice et du geste chez l’enfant est regroupé sous la terminologie de Trouble du Développement de la Coordination (TDC), remplaçant ainsi le terme de dyspraxie largement utilisé dans la clinique pédiatrique francophone. Dans les recommandations américaines, les critères diagnostiques sont résumés aux compétences en coordination motrice définies par un test psychomoteur : le M-ABC. Ces critères ne tiennent pas compte des déficits visuo-spatiaux ou exécutifs observés chez certains enfants TDC, voire prédominants, alors que leurs conséquences sur les apprentissages sont connues en clinique.
La dysgraphie, au sens de trouble de la qualité et vitesse d’écriture (calligraphie), est aussi appelée trouble de la graphomotricité. Ce trouble toucherait en moyenne entre 6 et 8 % des enfants. La dysgraphie s’observe dans des contextes cliniques différents : associée à un TDC et/ou à un trouble du langage écrit (dysorthographie), voire isolée. Quoi qu’il en soit, elle constitue un handicap sérieux pour le reste de la scolarité et de la vie professionnelle.