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- Date de création 25 mars 2020
- Dernière mise à jour 14 avril 2020
Le cerveau, les fonctions cognitives, le développement cognitif et psychique de l’enfant.
Au XIXème siècle, les neurologues ont constaté́ la perte d’une fonction cognitive à la suite d’une lésion cérébrale. La psychologie « associationniste » a alors authentifié les relations entre certaines zones cérébrales et certaines fonctions cognitives particulières (D Elghozi).
Puis l’imagerie fonctionnelle a visualisé le cerveau « en mouvement » au cours d’une tâche cognitive chez un sujet normal ou pathologique. Est née la notion du fonctionnement neuronal en réseau à la base d’une activité précise. La neuropsychologie des troubles des apprentissages a éclairé les dysfonctionnements (P. Gillet).
Mais l’enfant n’est pas un adulte miniature ! La maturation cérébrale illustre comment, sans lésion apparente ou acquise, les réseaux neuronaux peuvent dysfonctionner. La migration neuronale puis la stabilisation de certaines connexions au détriment d’autres rendent compte du développement cognitif et les particularités du cerveau sont décrites chez l’enfant dysphasique ou dyslexique (C. Brasselet, J. Motte).
L’enfant est un individu en développement dont les compétences varient selon sa maturation cognitive (P. Gillet) et psychique (C. Graindorge). Ne pas nier les facteurs biologiques, sans dénier la vie psychique de l’enfant pour agir avec humilité sur ce qui le gêne le plus. Halte à l’opposition délétère entre « cognition » et psychisme au profit des regards complémentaires et respectueux. Nous avons encore beaucoup à faire !
Les connaissances actuelles grâce aux nouvelles technologies.
Les nouvelles technologies non invasives, imagerie fonctionnelle (C. Chiron), potentiels évoqués (G. Dehaene), sont mises au service de la compréhension des compétences de l’enfant et des réseaux neuronaux en cause. Ces études ont particulièrement concerné la dyslexie de développement (J.F. Demonet), sans suppléer aujourd’hui la clinique pour un diagnostic précoce, précis et fiable !
Les facteurs génétiques en cause dans les troubles du langage (A. Philippe) ont d’abord été illustrés à travers des études comparant la concordance chez les jumeaux mono ou dizygotes. Demain, les progrès de la biologie moléculaire pourraient nous aider à préciser et le diagnostic causal.
Apprentissages et société : un sujet toujours plus d’actualité
Le langage, les troubles du langage, la dyslexie et les inégalités sociales : tout avait été décrit par Michel Zorman, aujourd’hui décédé ! La trace qu’il a initiée, à laquelle nous avons contribué, est plus que jamais essentielle tant les conséquences des inégalités sociales se sont dramatiquement amplifiées.
Les processus d’apprentissage s’appuient sur des facteurs internes sur lesquels vont agir l’environnement. Le théories de l’apprentissage dans l’évolution des courants psychologiques que détaille l’article de N. Gaddour, Y. Abaza, G. Serre et M.R. Moro. Rien de plus à dire que de continuer sur cette voie !
Le terme de « bilinguisme » souvent utilisé par les médias et les professionnels mérite d’être repris à la lumière des connaissances actuelles (F. Grosjean). Comprendre l’enfant qui va devoir combiner et synthétiser deux langues, mais aussi à deux cultures, permet de mieux apprécier la réalité des « biculturels ».
Ces sujets de réflexion sur les facteurs psychiques, socioculturels, linguistiques et culturels, enrichissent toutes les connaissances neuropsychologiques détaillées dans les différents livrets de cet État des connaissances.