Le langage oral : les modèles neuropsychologiques
Même si les modèles neuropsychologiques évoluent constamment, ils restent un élément majeur de compréhension du fonctionnement linguistique et apportent leur contribution à l’évolution des outils d’évaluation et de rééducation des troubles du langage.
Le développement du langage oral chez l’enfant et son évaluation
Les chapitres sur le développement du langage apportent les repères nécessaires pour identifier les difficultés des enfants.
En revanche, les outils d’évaluation se sont considérablement affinés depuis 2004, tant en raison de la meilleure compréhension du fonctionnement du langage sur le plan cognitif, que des progrès sur leur construction en référence aux sciences statistiques et informatiques. Ainsi les outils d’évaluation se font plus complets, élargis aux compétences reliées au langage, de passation mieux standardisée, d’étalonnages plus précis, avec un accès informatisé aux résultats.
Troubles secondaires et spécifiques, les différentes gravités des troubles spécifiques : du retard de parole et langage aux dysphasies
Tous les chapitres de cette partie gardent leur intérêt, notamment sur la démarche diagnostique selon les signes présentés par les enfants par domaines linguistiques, mais avec certaines évolutions dans les méthodologies, dans les termes utilisés et dans les outils.
Concernant le dépistage des troubles du langage, des mises au point internationales ont formulé des conclusions, comme le consortium multidisciplinaire et multinational CATALISE (Bishop et al. 2016). Il préconise de réaliser un bilan spécialisé devant toute plainte des parents ou des enseignants concernant la parole, le langage, la communication. Il ne recommande pas en revanche un dépistage systématique des enfants de 5 ans en population asymptomatique, mais d’être attentif aux enfants à risque (prématurité, antécédents familiaux, niveau socioculturel précaire).
Les outils ont donné lieu à un recensement dans un rapport d’experts (Vallée et Coll, 2005) pour aider à l’identification d’un trouble du langage oral entre 3 et 6 ans. Depuis, un outil informatisé, la BMT-i, (MSM à 5ème), fiable et rigoureusement validé a été produit pour un examen de première intention qui aide à la prescription d’un bilan spécialisé (voir onglet ressources : les outils, la BMT-i). Il étend les possibilités d’évaluation aux compétences non verbales et attentionnelles (Billard, Mirassou, Touzin, 2019).
Quant à la terminologie des troubles du langage, elle évolue également. Ainsi dans le DSM-5, les troubles du langage font partie des troubles de la communication décrits dans le chapitre des troubles neurodéveloppementaux et se caractérisent par des difficultés persistantes d’acquisition et d’utilisation du langage dues à un manque de compréhension ou de production, de début précoce, ayant un retentissement notable sur les activités scolaires et communicationnelles, non imputables à un déficit sensoriel, moteur cérébral ou autre affection neurologique ou médicale et pas mieux expliquées par un handicap intellectuel ou par un retard global de développement.
La prise en charge des troubles du langage oral chez l’enfant
La prise en charge des troubles du langage oral reste du domaine de l’orthophonie, mais sans exclure d’autres soins pour l’enfant ou d’accompagnement pour la famille, et en partenariat avec l’école.