Langage écrit
Il peut exister différentes causes à l’échec d’apprentissage du langage écrit. Certaines sont intrinsèques à l’enfant (déficit cognitif global, trouble spécifique d’apprentissage, association d’autres troubles instrumentaux, psychologiques, sensoriels), d’autres sont extrinsèques (environnementaux, pédagogiques…). Une évaluation de première intention doit cibler l’origine des difficultés afin de pouvoir tenir compte plus précisément des déficits responsables du trouble d’apprentissage dans un projet de soins et de vie adapté.
Contrairement au langage oral, le langage écrit nécessite un apprentissage explicite, dans lequel le code est expliqué dans toute sa complexité. Cet apprentissage débute dès la grande section de maternelle avec un travail sur les pré-requis : connaissance des lettres, conscience phonologique notamment. Mais d’autres compétences du langage oral sont aussi sollicitées dans l’apprentissage du langage écrit : c’est le cas du lexique et de la conscience morphologique, ainsi que de la syntaxe. Ces connaissances facilitent l’anticipation en lecture et surtout la compréhension des textes lus.
Ainsi, si des difficultés sont signalées dans l’apprentissage du langage écrit, il est nécessaire d’évaluer certaines compétences de langage oral : phonologie, compréhension lexicale et syntaxique, lexique produit et compris, ainsi que les compétences métaphonologiques (manipulation des sons dans les mots).
Le langage écrit concerne la lecture et la transcription. Le but de la lecture est la compréhension du texte écrit. Mais cela ne peut se faire sans une identification des mots, suffisamment précise et rapide. Ce décodage des mots repose, au début de l’apprentissage, sur la connaissance des conversions des graphies (lettres) en phonies (sons) et l’automatisation de la procédure d’assemblage de ces sons (fusion). La constitution du lexique orthographique permettra ensuite une lecture plus rapide, par reconnaissance des mots sans passer par un décodage lettre à lettre.
La compréhension dépend ensuite des compétences de langage oral (compréhension du lexique et de la syntaxe) ainsi que d’autres compétences (mémoire, raisonnement).
L’apprentissage de la transcription est très dépendant des compétences de conscience phonologique. L’enfant va en effet commencer par écrire la forme phonétique des mots, avant d’en acquérir la forme orthographique précise. L’orthographe est ainsi dépendante de plusieurs compétences : phonétique, lexicale et grammaticale, sans oublier le graphisme qui est parfois une contrainte supplémentaire. Ces dimensions sont à évaluer séparément dans les productions écrites.
L’apprentissage de la lecture et la maîtrise du langage écrit en général est un facteur important de la réussite scolaire, dès lors que les enfants apprennent à lire dans les premières années de primaire, puis utilisent ensuite la lecture pour apprendre dans les autres domaines scolaires. De plus, dans le système scolaire actuel, les évaluations se font essentiellement par écrit, pénalisant les enfants en difficultés dans cet apprentissage.